Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/335

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

particulier se livre à ces recherches pour son propre plaisir ou pour sa propre instruction.

Le soleil était levé quand Pierre André se trouva dans le bois de hêtres qui garnissait le ravin au-dessus de Validat. De là, caché dans les taillis, il pouvait explorer du regard et la métairie et les chemins environnants. Il vit qu’on s’agitait beaucoup dans la métairie, probablement pour le dîner que préparait Marianne, et, vers cinq heures, il vit Marianne elle-même donnant des ordres, allant et venant dans la cour. Puis on lui amena Suzon, qu’elle monta et dirigea vers l’endroit du bois où coule le ruisseau.

Pierre descendit rapidement la colline et se trouva en même temps qu’elle au petit gué.

— Où vas-tu si matin ? lui dit-il d’un ton d’autorité dont elle fut surprise.

— Cela vous intéresse, mon parrain ? Je vais chercher du beurre à la ferme de Mortsang. Nous en manquons pour votre dîner, et moi, je prétends que rien ne vous manque chez moi.

— Envoie quelqu’un, Marianne, et ne va pas à Mortsang ; ne va nulle part, je te prie, ne cours pas la campagne aujourd’hui. Reste chez toi à nous attendre ; demain, tu sauras si tu dois interrompre ou continuer tes courses solitaires.

— Je ne comprends pas.

— Ou tu ne veux pas comprendre. Eh bien, sache que Philippe Gaucher a quitté Dolmor au