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toujours l’aspect d’une enfant de quatorze à quinze ans tout au plus. Son teint blanc mat, légèrement bistré autour des yeux et sur la nuque, n’était ni piqué ni marbré par le soleil. Ses traits étaient délicats, ses dents très-belles. Il ne lui manquait pour être jolie que d’avoir songé à l’être, ou de croire qu’elle pouvait le paraître.

— Eh bien, lui dit madame André en l’embrassant, nous savons ce qui t’amène, ma chère petite. Te voilà décidée au mariage.

— Non, madame André, répondit Marianne, je ne suis pas décidée encore.

— Si fait ; puisque tu veux voir le prétendant, tu es décidée à l’accepter s’il te convient.

— C’est là la question. La vue n’en coûte rien, comme disent les marchands. Consentez-vous à me l’amener dimanche ?

— Certainement, ma chère petite, je n’ai rien à te refuser.

— Je vous laisse traiter en liberté ce grave sujet de préoccupation, dit Pierre André en se dirigeant vers la prairie. Les femmes ont toujours, sur ce chapitre intéressant, de petits secrets à se confier… Je serais de trop.

— Non, mon parrain, répondit Marianne. Je n’ai pas le moindre secret à confier et je m’abstiens de toute préoccupation jusqu’au moment où, votre mère et vous, vous me direz ce que je dois penser du personnage.