Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/283

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fumier de s’élever du milieu d’une mare de purin sans écoulement, et l’intérieur des métayers d’être envahi par les animaux de la basse-cour. C’était l’époque de l’année où les bœufs ne labourent plus et ne vont pas encore au pâturage. Les fauchailles n’étaient pas commencées. Pour désennuyer ces bons animaux, on les laissait se promener dans la cour dont on avait fermé la barrière à claire-voie. Pour toute serrure à cette barrière, une couronne de branches entrelacées est passée entre les deux premiers rayons et s’accroche à un clou de charrette planté dans l’écorce du vieux arbre qui sert de poteau. On soulève cette couronne, et la lourde et longue barrière roule sur ses gonds fixés à un autre arbre ou à une souche quelconque. La clôture est un talus couronné d’épine en haie ou d’épine sèche coupée et couchée régulièrement dans la terre battue. Celle qui fermait la ferme, de Validat était ancienne et très-belle. Elle se composait de plantes venues au hasard dans un terrain riche, épine noire et blanche, sureaux, ronces en fleurs, noisetiers, têteaux de chêne d’où part de chaque côté une longue branche courbée et enlacée aux souches voisines, le tout enguirlandé de houblon et de vigne vierge. Les talus s’étaient recouverts de mousses veloutées, et le petit fossé verdissait sous le cresson, la véronique et la flèche d’eau.