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— Mon oncle, dit-elle, vous avez bien voulu recevoir mon amie, je vous en remercie pour elle et pour moi. Je pense que vous n’avez pas à l’interroger sur les événements qui l’ont amenée chez moi, je crois que vous les connaissez parfaitement. Elle vient vous demander conseil sur ce qui doit suivre, et comme elle sait quel homme vous êtes, comme elle a pour vous le respect que vous méritez, et en vous la confiance qui vous est due, elle est résolue, elle me l’a promis, à suivre vos conseils sans résister.

— Je n’ai qu’une seule question à adresser à mademoiselle de Nives, répondis-je, car de sa réponse dépendra mon opinion sur sa cause. Pourquoi, à la veille du moment fixé pour sa liberté certaine et absolue, a-t-elle cru devoir quitter le couvent ? Répondez sans crainte, mademoiselle, je sais que vous avez beaucoup de franchise et de courage ; toutes les personnes qui sont ici sont maintenant dans votre confidence ; il importe que j’y sois aussi, et que nous délibérions tous sur ce qui est le plus favorable à vos intérêts.

— C’est un peu une confession publique que vous me demandez, répondit mademoiselle de Nives, que la présence de Jacques et d’Henri paraissait beaucoup émouvoir, mais je puis la faire et je la ferai.

— Nous écoutons respectueusement.