— Par la religion d’une généreuse hospitalité. Vois sa lettre d’hier.
Henri lut la lettre et me la rendit.
— Je vois, dit-il, qu’au fond du cœur la bonne et chère enfant blâme sa bizarre compagne. Elle n’a pas tort ! As-tu remarqué qu’elle fût triste la dernière fois que tu l’as vue ?
— Triste, Émilie ? non, mais mécontente.
— Mécontente de mademoiselle Marie ?
— Évidemment.
— Et peut-être aussi de moi ?
— Je ne sache pas qu’elle ait songé à toi.
— Mademoiselle de Nives prétend que Miette a un grand chagrin.
— Pour quelle cause ?
— C’est ce que j’ai répondu, il n’y a pas de cause. Miette n’a pas d’amour pour moi.
— Et tu as ajouté : je n’en ai pas pour elle ?
— Non, mon père, je n’ai pas dit cela, je me suis abstenu de parler de moi-même ; cela ne pouvait pas intéresser mademoiselle de Nives. Quel jour veux-tu la recevoir ?
— Ici, elle risque de rencontrer sa belle-mère, qui peut, qui doit revenir d’un moment à l’autre pour chercher sa fille.
— Madame de Nives ne peut pas revenir encore, elle est malade à Paris.
— Qui t’a dit cela ?
— Mademoiselle de Nives la fait surveiller.