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dement, et je le pris avec elle sur le ton aigre d’une dévote qui sermonne. Elle m’envoya promener. La farce était jouée. La communauté me prit en grande estime et me confia le blanchissage du linge de la chapelle. Je m’en tirai si bien, et j’eus soin de me montrer si assidue aux offices du couvent, que je fis bientôt partie du personnel de service de la communauté. Je suis libre d’y circuler et de communiquer librement avec Marie. Si vous voulez monter l’escalier avec moi, je vous montrerai un secret que vous ne trahirez pas. Votre sœur est la meilleure amie de ma chère petite, et vous ne voudriez pas ajouter à son malheur.

» Je jurai de garder le secret, et je montai un petit casse-cou d’escalier à la clarté d’une chandelle que tenait la Charliette. Je me trouvai dans un vieux grenier où, sur des cordes tendues, séchaient des aubes, des surplis, des linges brodés ou garnis de dentelles.

» — Voyez, me dit la Charliette, voilà mon ouvrage et mon profit. MM. les abbés qui desservent la chapelle de ces dames disent que nulle part on ne leur offre des ornements si blancs, si bien empesés et sentant si bon ; mais ça ne vous intéresse pas : attendez ! vous êtes ici dans l’intérieur, ou peu s’en faut, du couvent, car la porte que vous voyez là, au-dessus de ces quatre marches tournantes, communique tout droit