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— Comment lui expliqueras-tu que tu ne restes pas ?

— Elle ne me retiendra pas, mon oncle.

— Et si je te laisse aller, moi, vas-tu t’imaginer que je ne t’aime plus ?

— Oh ! vous, c’est bien différent ! Et puis vous savez que j’ai un enfant à garder.

— Un enfant déraisonnable, j’en étais sûr ! Tu sais que la belle-mère était ici il y a deux jours ?

— Oui ; je savais même qu’elle vous a laissé sa petite.

— Qui t’avait déjà dit cela ?

— La fille de ma vieille Nicole, qui est venue chez vous hier pour rendre des paniers que vous nous aviez prêtés. Elle a vu l’enfant, on lui a dit que la mère était partie pour Paris. Est-ce vrai ?

— C’est très-vrai, et mademoiselle Marie risque fort d’être découverte, si elle a été à Paris en sortant du couvent avant de venir chez toi.

— Elle y a été, mon oncle ; je le sais à présent. Il fallait bien qu’elle achetât du linge et des robes, et surtout qu’elle consultât sur ses affaires, qu’on lui a toujours laissé ignorer.

— Elle a été à Paris… seule ?

— Non, avec sa nourrice, celle qui l’a aidée à s’enfuir. Cette femme lui est très-dévouée, pourtant je la crains ; elle ne comprend pas la né-