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curiosité de l’autre trouvent l’aliment savoureux d’un scandale à confier et à écouter. Madame Chantebel se trouvait donc fort au courant, et mon étonnement la fit rire. Comme on ne pouvait s’expliquer devant l’enfant, on dit à Henri et à moi que la maman allait revenir dans la soirée.

— Je voulais la retenir à dîner, dit ma femme, mais comme elle va partir ce soir ou demain matin, elle a trop à faire à Riom, et elle a bien voulu me laisser garder sa petite jusqu’à ce soir.

Mais, le soir, madame de Nives ne revint pas. Ma femme n’en parut pas étonnée et fit dresser un petit lit auprès du sien. Elle alla se déshabiller et endormir mademoiselle Ninie, après quoi elle revint m’expliquer le mystère.

Madame de Nives avait dû prendre à Riom le train de 5 heures ; elle était en route pour Paris. Je devais bien savoir qu’elle n’avait pas un moment à perdre pour l’affaire qu’elle poursuivait. Elle avait craint les larmes de sa petite fille en la voyant partir. Elle avait accepté l’offre de ma femme de la garder jusqu’au soir, sa bonne viendrait la chercher pour la reconduire à Nives avec la voiture ; mais elle avait montré de l’inquiétude sur le compte de cette bonne, ayant découvert le jour même qu’elle avait une intrigue à Riom.

— Cette pauvre dame, poursuivit ma femme,