Non, je ne suis pas l’esprit du mal. Cet esprit-là, Francine, n’existe que dans l’imagination de tes semblables.
Et pourquoi est-il dans ton cœur ?
Ah ! que me dis-tu là ! Il n’est donc pas dans le tien ?… Oui, je me souviens, quand j’étais saintement épris de toi, c’est la pureté de ton âme qui me charmait. Ah ! Francine, j’étais alors le frère de ton bon ange !
Et tu es devenu le frère du mauvais ?
Non, je suis devenu homme !
Eh bien, si tu es devenu ce que tu dis, tu peux encore être sauvé. Je vas prier pour toi.
Où donc vas-tu prier ?
Dans la chambre où ma pauvre mère est morte, à côté de son lit. Quand je suis là, je m’imagine que je la vois et que nous prions toutes les deux ; ça fait que je prie mieux là qu’ailleurs.
Et que vas-tu demander pour moi ?
Que le bon Dieu t’ôte l’envie et le pouvoir de faire du mal.
Eh bien, va, Francine, et prie de tout ton cœur. (Elle entre dans sa chambre.)