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peu donné à lui, et je m’en méfie. (Haut.) Allons, tu as soupé ? Va te coucher.

LE DRAC.

Toujours dans l’étable aux chèvres ?

FRANCINE.

Dame, nous n’avons pas d’autre logement pour toi, et, puisque tu t’en es contenté…

LE DRAC.

Il fait bien triste, bien noir et bien froid dans l’étable, Francine ! Laisse-moi un peu veiller là, près de toi !

FRANCINE.

Non, non, il faut dormir. C’est l’heure pour toi ! Va-t’en, et tâche de ne plus faire peur à mes bêtes ! (Elle le met dehors.)


Scène IV

FRANCINE, seule.

S’il n’était pas si malheureux, je le ferais renvoyer ; mais, si j’en parle à mon père… Il vaudrait mieux lui parler de Bernard ;… mais j’ai peur qu’il ne se fâche. Sans doute que demain il recevra la lettre. — Qu’est-ce qu’il a donc été faire ce soir chez notre cousin Antoine ? (Elle a fini de ranger le souper d’André. Regardant la bouteille.) Tiens, il n’a pas bu sa goutte ! Il était donc bien pressé de sortir ? Je vas lui laisser sa bouteille, il voudra boire en rentrant. (Le Drac revient sans bruit. Francine a repris son ouvrage, une petite voile qu’elle raccommode.)


Scène V

LE DRAC, FRANCINE.
FRANCINE, s’asseyant.

Ah ! que je suis lasse ! J’ai eu tant de secousses aujourd’hui ! (Elle appuie sa tête dans ses mains ; le Drac s’approche et lui casse son fil. Revenant à elle et reprenant son ouvrage.) Allons, il ne faut pas