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ERGASTE.

Sylvia, avec la bonne sœur Colette ! c’est donc pour en mourir de joie aujourd’hui ? Et moi qui partais pour vous délivrer !

SYLVIA.

Sœur Colette t’a prévenu, bon Ergaste ! nous te raconterons tout cela. Mais Marielle ! on nous avait dit en bas que nous le trouverions ici ! où est-il ?

ERGASTE, la retenant.

Attendez, chère Sylvia, que je vous dise…

SYLVIA.

Il est malade ! je le vois dans tes yeux !

ERGASTE.

Un peu… Non… Eh bien, vous pâlissez !

SŒUR COLETTE, soutenant dans ses bras Sylvia défaillante.

La pauvre femme ! le cœur lui manque ; elle s’est tant hâtée, elle avait tant d’impatience, (À Ergaste.) Je sais que mon frère est mal ! tâchons à la retenir un instant… (Haut.) Chère Sylvia, asseyez-vous.

SYLVIA, revenant à elle.

Non, non ! je le veux voir. Ergaste, tu me retiens… tu trembles ! Oh ! mon Dieu ! mon cher Marielle est mort !

FABIO.

Non, non, madame. Il est souffrant, il repose.

SYLVIA.

J’irai Sans bruit. (Elle s’élance vers la porte. Pierrot se trouve devant elle.)


Scène X

SYLVIA, SŒUR COLETTE, ERGASTE, FABIO, PIERROT.
PIERROT, tout effaré.

Il vient, il vient ! Il n’y a rien là qui le puisse faire choir ? (Il écarte les meubles.) Il ne connaît personne ; il rêve sans dor-