Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/393

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
DESŒILLETS.

Vous lui avez dit que c’était moi ? Vous avez menti !

ERGASTE.

Oh ! je ne pense point que ce soit vous ; est-ce que vous sauriez comme cela contrefaire son écriture ?

DESŒILLETS.

Écriture longuette, fluette, proprette !

ERGASTE.

Mais la vôtre est si laide ! quand vous nous copiez nos rôles, on ne saurait lire.

DESŒILLETS.

La mienne, oui ; mais celle des autres !

FLORIMOND.

Vous êtes un vantard, vous ne sauriez point !

DESŒILLETS.

Vous êtes une bête ! je vous imiterai la vôtre quand vous voudrez, et vous y serez trompé vous-même.

ERGASTE.

Ainsi, c’est vous ?

DESŒILLETS, hébété.

Pardi !

ERGASTE, à part.

J’en étais sûr ! (Haut.) Eh bien, à votre santé. C’est un coup de maître que vous avez fait là ! Mais à quelles fins ?

DESŒILLETS, bégayant.

À quelles fins ! à quelles fins !… Qu’ils sont sots ! à seules fins d’empêcher le vieux… et puis, pendant que la donzelle était là, au couvent, pour reverdir… le temps de perdre sa fierté avec l’autre !… avec cela, le Fabio ; suffit ! je ne vous dirai plus rien !

ERGASTE.

Mais Fabio, pourquoi fourrer Fabio dans tout cela ?

DESŒILLETS, essayant de se lever.

Ah ! voilà ce que vous ne saurez jamais, mes petits amis… jamais, jamais !