Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/390

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
DESŒILLETS.

Vous avez tort, vous dis-je ! Ou vous l’enlèvera.

ERGASTE.

Vous le croyez ?

DESŒILLETS.

J’en suis fort assuré.

ERGASTE.

Bah ! à la santé des maris !

DESŒILLETS.

À la santé des dupes ! (Ils boivent.)

ERGASTE.

Peste ! vous m’intriguez la cervelle. Voyons, parlez sérieusement !

DESŒILLETS.

Je suis plus sérieux que vous ne pensez.

ERGASTE.

Buvons ! pour nous éclaircir les idées !

DESŒILLETS.

C’est çà, éclaircissons ! (Il boit.) Vous dites ?

ERGASTE.

Que vous êtes, sur ma parole, une bonne tête d’homme, et un ancien procureur qui, pour l’habileté, n’en quitterait point sa part.

DESŒILLETS, regardant autour de lui.

Quel est l’âne qui dit que j’ai été procureur ?

ERGASTE.

Vous venez de le dire.

DESŒILLETS.

Aïe ! j’ai mal à la tête ! Je l’ai dit ? Eh bien, après ? Croyez vous qu’il soit donné à une bête d’être procureur ?

ERGASTE.

Eh ! morbleu, non ! Et, pour altérer, surcharger des actes produire de fausses pièces, contrefaire des écritures… il fau ; plus d’esprit qu’on ne pense.

DESŒILLETS.

Moi, j’ai dit cela ? Vous mentez par les dents.