ACTE TROISIÈME
Même décoration qu’au deuxième acte. La salle est sombre et en désordre.
Scène PREMIÈRE
Il y a du temps que je n’étais venu ici. Comme c’est triste, à présent ! quel aspect d’abandon ! C’est éteint et délabré comme moi. (Il va soulever le rideau de tapisserie.)
Ne regardez point vers le théâtre, monsieur Marielle, ça vous fait toujours de la peine.
Tu crois ?
Pour mon compte, je ne le traverse point, que je n’aie des envies de pleurer. Je vous crois voir encore sautant si gaiement sur ces planches ; et à présent… à présent, le plancher craque tout seul ; la nuit, ça fait peur !
Ah ! tout est bien changé aussi pour toi, mon pauvre enfant ! Tu étais occupé, allègre, heureux ! Et, à présent, te voilà morne et désœuvré, enchaîné aux ennuis d’un vieillard chagrin, imbécile, et peut-être… Dis-moi, Pierrot, dis-moi la vérité, toi ! Est-ce que je suis fou ?