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MARIELLE, de sa toilette.

C’est pourquoi il y faut aller résolument, mon garçon ! si tu balances, je puis choir à faux et me blesser ; mais, si tu me pousses bien franchement, je me répands à plat et ne risque point.

ERGASTE, à Pierrot.

Tu vois ! le père Marielle te le dit lui-même ! Allons, donnes-y soin aujourd’hui, tu n’as qu’à bien regarder Fabio.

FABIO.

Ce n’est point du tout le même jeu ! Moi, je pousse Scaramouche avec colère pour l’ôter de mon chemin, et Pierrot le doit heurter par balourdise, en se voulant sauver et en tombant lui-même par-dessus lui.

PIERROT.

Oh ! c’est que, toi, tu le pousses d’un courage… Moi, je n’oserai jamais ; quand M.  Marielle va pour choir, je le voudrais retenir.

FLORIMOND.

Ce qui veut dire que tu manqueras l’effet de scène comme les autres jours. Aie donc un peu d’amour-propre, mordieu !

ERGASTE.

Ne le gronde pas de ce qu’il a plus de bon cœur que d’orgueil !

MARIELLE, se retournant brusquement avec sa tête à moitié faite.

Qu’est-ce que c’est ?

ERGASTE.

Quoi donc ?

MARIELLE.

Vous n’avez pas entendu ce bruit du dehors ?

PIERROT.

C’est qu’il tonne.

MARIELLE.

Non, c’était comme un cri, comme un sanglot qu’on étouffe !

FLORIMOND.

C’est mon jeune chien que l’orage fait hurler.