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Scène VIII

MARIELLE, SYLVIA.
MARIELLE.

Vous êtes toujours malade ? Vous ne pourrez point jouer ?

SYLVIA.

Permets-moi de ne le point tenter. L’éclat des lumières me donnerait des vertiges, et je craindrais d’avoir quelque pâmoison sur le théâtre.

MARIELLE, la regardant d’un air de doute.

Peut-être que tu n’aimes point ce rôle ? On y pourrait vitement changer quelque chose.

SYLVIA.

Le rôle ne me chagrine pas.

MARIELLE.

Alors, c’est le jeu de Fabio ?

SYLVIA.

Point !

MARIELLE.

Il se néglige trop, cet enfant ! Il devient paresseux. Je ne vous vois jamais répéter ensemble.

SYLVIA.

De quoi servirait-il ? Fabio est assez content de lui-même pour ne vouloir point souffrir de conseils.

MARIELLE.

Tu es sévère pour lui ! injuste peut-être ! Tu ne l’aimes point !

SYLVIA.

Nonobstant la grande amitié que tu lui portes, je confesse que nos humeurs ne sont point faites pour s’entre-donner beaucoup d’inclination ; mais je fais de mon mieux pour que ton bonheur domestique ne soit point troublé par le manque d’accord.