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ERGASTE.

Eh ! non ; Desœillets est un brave homme, et je ne l’ai jamais vu ivre.

FLORIMOND.

C’est que tu ne hantes jamais les cabarets, toi ; je te dis que c’est une tonne, une cuve ! Vois-tu, Marielle finira sur la paille ; il s’abandonne au premier venu.

ERGASTE.

Il gagne beaucoup et il donne de même, c’est bien fait à lui.

FLORIMOND.

Il se fait vieux…

ERGASTE.

Il est plus alerte et plus dispos que pas un de nous.

FLORIMOND.

Il a soixante ans, et les infirmités viendront ; et puis le public, qui est ingrat comme un chat, se lasse d’un vieux comédien, et alors… alors, on voit venir damoiselle famine,

Avec son nez étique et sa mourante mine !

ERGASTE.

Tu dis encore des vers, je m’enfuis ! (Il sort, en même temps que Marielle rentre par une autre porte.)


Scène IV

MARIELLE, FLORIMOND.
FLORIMOND.

De combien d’écus cet aigrefin de Desœillets vient-il d’amaigrir votre bourse ?

MARIELLE.

De quoi t’embarrasses-tu, l’ami, si tu ne manques point ?

FLORIMOND.

Si je ne manque point ! voilà qui est bientôt dit.