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NANNI.

Ah ! vous vous imaginez… ?

PÉRÉGRINUS.

Ma chère enfant, je ne suis pas comme mon ami Max, je ne veux pas sonder les profondeurs, et je serais désolé de pouvoir nier avec certitude de certaines choses mystérieuses et douces. Tenez ! j’ai retenu ce vers d’un vieux poète français :


Au cœur bien net et pur, l’âme prète des yeux.


Cela en dit beaucoup, et il n’y a rien là d’effrayant ni de risible.

NANNI.

Je comprends, monsieur Tyss ! Permettez-moi d’allumer l’arbre de Noël avec vous à minuit, de penser un peu avec vous au parrain… et puis je vous laisserai veiller tranquillement tout seul.

PÉRÉGRINUS.

Ah ! ma chère… chère demoiselle Lœmirt… c’est un grand plaisir que je vous devrai.

NANNI, très-émue.

Je vais emporter tout cela dans la salle à manger pour attacher les bougies, et vous, puisque vous devez veiller, il faut dormir à présent une heure. J’irai frapper à votre porte quand sonnera le quart avant minuit.

PÉRÉGRINUS.

Vraiment ?… vous voulez que je vous quitte, au lieu de vous aider ?

NANNI.

Oui, oui, je n’ai plus du tout peur, voyez ! je m’en vais

toute seule ! Reposez-vous !

(Elle sort.)