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NANNI.

À votre petit enfant, n’est-ce pas, monsieur Tyss ? Oh ! ne craignez rien, je vois bien que votre mariage est un grand secret, et je le garderai fidèlement, soyez-en sûr. Est-ce qu’il va venir, le petit ?

PÉRÉGRINUS.

S’il vient,… ce ne sera que vers minuit, et vous serez endormie à cette heure-là…

NANNI.

Quel malheur ! moi qui aurais tant voulu le voir !

PÉRÉGRINUS.

Il ne viendra peut-être pas ! À quoi bon ? Je n’ai plus de divertissement à lui donner, plus d’arbre de Noël, plus rien,… car Max a tout détruit, n’est-ce pas ?

NANNI.

Hélas ! tout !

PÉRÉGRINUS.

Même l’arbre ?

NANNI.

Il en a fait des allumettes pour le poêle ! Mais il n’est que neuf heures, monsieur Tyss ; on pourrait faire venir d’autres jouets.

PÉRÉGRINUS.

Non, c’est inutile. Max est résolu à ne pas me quitter, et je ne veux pas…

NANNI.

Vous ne voulez pas qu’il voie votre fils ?

PÉRÉGRINUS.

J’ai donc dit que c’était un fils ?

NANNI.

Je croyais ! Pendant le souper…

PÉRÉGRINUS.

Oui, j’ai dit cela pour… (Surpris, écoutant des pas qui résonnent au-dessus du plafond.) Mais qui donc marche là-haut, dans la chambre fermée ?