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MAX, qui s’est vivement approché d’elle enlève brusquement le papier blanc qui couvre la corbeille.

J’en étais sur ! Ignace m’a dit la vérité. Voilà qui est déplorable !

NANNI.

Comment ! des poupées, des soldats, des jouets d’enfant ! Ah ! comme il y en a ! et comme ils sont jolis !

MAX, prenant les jouets et les brisant.

Oui, il y en a pour dix thalers, et ils sont jolis, jolis !

NANNI.

Ah ! monsieur ! qu’est-ce que vous faites là ?

MAX.

Vous le voyez, je détruis une chose nuisible, funeste !

NANNI, stupéfaite.

Funeste ? nuisible ?

MAX, cassant toujours.

Oh ! vous ne comprenez pas ? Vous comprendrez plus tard… si vous pouvez ! Allons, allons, au feu les soldats de plomb ! au diable les oiseaux, les roquets, les bonbons dorés !

NANNI.

Ah ! monsieur, grâce pour cette petite demoiselle en bleu ! Elle est si jolie !

MAX.

Pas de grâce ! Brûlez, brûlez ! NANNI, lui montrant la bouche du poêle obstruée par les bûches trop longues. Impossible !

MAX.

Ah ! oui. La bûche ne veut pas ? Eh bien, par la fenêtre, alors ! (Il ouvre la fenêtre ; un vent épouvantable mugit au dehors. Max jette les débris des jouets dans la rue.) Nous verrons si le vent refuse d’emporter ces guenilles !

NANNI, à part, pendant que. Max est a la fenêtre.

Ah ! si je pouvais sauver quelque chose ! (Elle tire un objet du fond de la corbeille.) Tiens ! un petit arbre de Noël !