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de Noël… Et ce mauvais temps ! Comme la lune est verte ! et comme les nuages sont noirs ! Pourvu que le nouveau domestique soit en bas !… (Allant au fond.) Fritz ! êtes-vous là ? — Je crois qu’il m’a répondu. Je n’en suis pas sûre, mais je suis si sotte… Je n’ose pas descendre ! Bah ! où serait-il, puisque je lui ai dit d’attendre la rentrée de son maître ? Je vais voir là-haut si on n’a pas besoin de moi chez nous. (Approchant de l’escalier.) Par là, c’est le plus court… Ah bien, oui ; mais il faut passer devant la chambre fermée, la chambre qui fait peur… Oh ! certainement, je ne crois pas à tout cela ; mais j’aime autant prendre par le grand escalier. (Elle sort par le fond.)


Scène II

On entend la pluie qui fouette les vitres et le vent qui mugit, puis la sonnette de la rue en bas, et Max dehors, criant.

MAX, seul, hors de vue.

Hé ! holà ! ouvrez donc ! (il sonne, il maugrée, sonne encore avec violence ; au moment où Nanni reparait en haut de l’escalier tournant, on entend la cloche tomber avec fracas.)


Scène III

MAX, en dehors ; NANNI, descendant vite.

Eh ! mon Dieu, on y va ! Il est donc sourd, ce Fritz ? (On frappe à tout rompre ; au moment où Nanni va passer dans l’antichambre, on entend enfoncer la porte d’en bas. — Elle rentre effrayée.) Ah ! mon Dieu ! on casse tout ! C’est donc des voleurs ! (Elle va pour remonter l’escalier, Max parait au fond.)