Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/183

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
COQUERET.

Oh ! oui, monsieur, elle est diantrement bonne, c’est la vérité !

DURAND, à part, (il prend son marteau et travaille sa pierre avec humeur.)

Et moi qui attribuais ce beau zèle à son dévouement pour moi !… Mais c’est pour l’encourager, ce qu’elle lui a dit là… Au fond, elle ne songeait qu’à le rendre moins impatientant pour moi ; c’était encore une manière de me servir. Excellente fille ! (Haut.) Voyons, que t’a-t-elle appris, mademoiselle Louise ?

COQUERET.

La Louise ? Elle m’a commencé par le commencement, par les…

DURAND.

Par les granites ?

COQUERET.

Oui, monsieur.

DURAND.

Eh bien, qu’est-ce que le granit ?

COQUERET.

Ce que c’est ? ce que c’est ? C’est ce qu’on place au commencement des livres et au numéro 1 sur les rayons. C’est les montagnes du côté de Saint-Pierre.

DURAND.

Bien ! Après ? Cela se compose de… ?

COQUERET.

Ça se compose de, … ça se compose de… trois choses, qui sont le… trois choses qui sont le… le… (Il prend divers échantillons et les montre à Durand.)

DURAND.

Allons ! tu ne sais pas les noms, tu ne les apprendras jamais ; mais l’œil et la mémoire du fait y sont toujours. Il faudrait au moins avoir une idée de l’histoire du globe… D’où est sorti le granit, au commencement des choses ?