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Scène VIII

BACTIS, MYRTO.
MYRTO.

Cette cruelle veut donc nous séparer ? Non, je ne le veux pas, moi !

BACTIS.

Tu pleures, Myrto ? Tu veux arracher tes beaux cheveux ? Chère âme de ma vie, aie confiance ; je t’aime, et je reviendrai.

MYRTO.

Que sais-je ? Cette austère déesse ne connaît pas la pitié ! La délivrance qu’elle t’annonce, … c’est peut-être la mort ! Ô mon cher Bactis, si tu pars, je me laisserai mourir de faim.

BACTIS.

Je partirai, si c’est l’ordre du Destin, Myrto, et, si je ne reviens pas, il ne faudra pas me pleurer ; car, n’eussé-je que cet instant de bonheur, il vaut toutes les années d’une longue vie !

MYRTO, se baissant pour ramasser la bourse.

N’importe ! … je veux… je veux combattre le Destin jusqu’à ce qu’il me brise !