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PLUTUS, montrant Mercure.

Demande à celui-ci, qui est porteur de ma bourse.

MERCURE, montrant une grande bourse de cuir toute plate.

Ne vois-tu pas que tu l’as laissée vide ?

PLUTUS, prenant la bourse.

Eh bien, attends. (Il souffle dans la bourse, qui se gonfle, et la donne à Myrto.) Laisse-moi tranquille, à présent ! (Haut.) Allons dîner.

CHRÉMYLE.

Oui, oui, Plutus, je brûle de te posséder dans ma maison et de te présenter ce que j’ai de plus cher au monde, ma femme, mes enfants, … après toi pourtant !

PLUTUS.

Après moi ?

CHRÉMYLE.

Que veux-tu ! on te doit la vérité !

CARION.

Et moi, je te chéris… presque autant que moi-même. Ohé ! ohé ! évohé ! (Ils sortent.)


Scène V

MERCURE, MYRTO, BACTIS.
MYRTO, à Mercure.

Ton maître nous raille et nous méprise. On lui demande de l’or, et il ne donne que du vent !

MERCURE.

Patience et confiance, Myrto !

MYRTO.

Qu’est-ce donc ? Cette bourse devient si lourde, que je ne puis la porter. (Elle laisse tomber la bourse, qui s’ouvre et répand l’or dont elle est pleine.)

MERCURE.

À présent, tu appartiens à Plutus ! N’oublie pas de sacrifier à Mercure, qui protège l’ambition. (Il sort.)