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PLUTUS.

Eh ! eh ! je ne suis point fâché de revoir la lumière du soleil ! et ces bonnes gens me font un accueil agréable. Je consens donc, pourvu qu’ils cessent de m’étouffer de leurs embrassements, à demeurer parmi eux.

CHRÉMYLE.

Oui, oui, Plutus ! à cette heure, tu reconnais les hommes de bien, et tu vois que j’en suis !

CARION.

Le plus homme de bien, c’est moi.

MERCURE.

Tous disent la même chose ; mais allez donc dresser la table, et que chacun apporte ses provisions !

LES PAYSANS.

Oui, oui ! allons ! (Ils sortent.)

MERCURE, à Chrémyle, qui se tient toujours près de Plutus.

Va donc préparer ta maison !

CHRÉMYLE, inquiet.

Oui, mais… qui êtes-vous ? …

MERCURE.

Je suis son valet, et il veut me parler. Éloigne-toi, et ne te rends pas importun par trop de zèle.

CHRÉMYLE, à Carion et à Bactis.

Tenez-vous là, tout près, et faites bonne garde ; ne le perdez pas de vue ! (À Myrto.) Viens aider ta mère. (Ils sortent.)


Scène III

MERCURE, PLUTUS.
MERCURE.

Ah ! çà ! vieux fou, est-ce une plaisanterie ? Prétends-tu demeurer ici, déserter ton poste, m’abandonner aux embarras des affaires et passer tes jours dans la fainéantise ?

PLUTUS.

Écoute donc, Mercure, je me trouve très-bien ici… Ces