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meilleure des femmes… J’ai eu peur du travail, de l’esclavage, de l’obscurité ;… j’ai cru me dérober à mille souffrances, et celle que j’endure maintenant est la plus cruelle de toutes !…

Il se jette sur le divan et cache sa figure dans ses mains. — Françoise entre et le regarde sans s’avancer.
LA HYONNAIS.

Henri !… voilà Françoise !… (Henri tressaille.) Je vous laisse avec elle… Ce que je viens de vous dire, l’honneur vous défend de le lui révéler ; mais ce que vous avez à résoudre, l’honneur vous commande de le lui déclarer avec franchise.

Il sort.




Scène XIII


HENRI, FRANÇOISE.


HENRI.

Françoise, ce que j’ai à vous dire, c’est un éternel adieu !…

FRANÇOISE.

Un éternel adieu !… Où allez-vous donc ?…

HENRI.

Nulle part, mon amie ; je roule dans un abîme !

FRANÇOISE.

Peut-être que vous vous y jetez ?

HENRI.

Non, non ! la destinée m’y pousse ! Françoise, vous ne savez pas certain douloureux secret de mon existence… un père injuste, outragé peut-être !…

FRANÇOISE.

J’avais tout deviné !… C’est pour cela que je m’étais attachée à vous comme on s’attache au malheur !… c’est pour cela que je m’attache encore à votre existence désolée !… Vous écouterez un dernier conseil que vous doit mon amitié. Henri, je vous connais, vous ne savez pas vous passer de fortune. (Mouvement d’Henri.) Je le sais ; eh bien, cherchez-la