Monsieur Pierre, mademoiselle de Saint-Geneix était ici il n’y a pas un quart d’heure. Elle n’est plus chez nous, mais elle ne peut être loin. Elle vous attend, car vous lui êtes trop dévoué pour la laisser partir seule. Vous ne direz pas où elle est, parce que vous avez promis de ne pas le dire et que votre conscience est inflexible. Ai-je deviné juste ?
Oui, monsieur le duc.
Eh bien, monsieur Pierre, voulez-vous vous charger de porter une lettre ouverte à mademoiselle de Saint-Geneix ?
Oui, si M. le duc me donne sa parole d’honneur que personne ne me suivra.
Je vous la donne. (Il écrit.) Personne avant la réponse de ce billet ne bougera d’ici.
Gaétan, peut-on savoir ce que vous avez écrit ?
Trois mots : « On vous calomnie. »
Elle viendra !
Vous en êtes sûr, mon fils ? Attendons.
Mais qui donc la calomnie ? et auprès de qui ?
Tu le demandes ? est-ce que la marquise de Villemer aurait, au mépris de sa parole (mouvement de la marquise), laissé partir