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vance. Faites une chose énergique ! Dites-lui que vous en aimez un autre.

CAROLINE.

Moi, mentir ? Je ne saurais pas.

LA MARQUISE, sévèrement.

Mentir !… Caroline, vous n’avez pas de confiance en moi, c’est mal.

CAROLINE.

Je ne vous comprends pas, madame.

LA MARQUISE.

Je vous comprends encore moins. Vous n’aimez pas Urbain, et vous ne voulez pas qu’il le sache. C’est un manque de franchise.

CAROLINE, éclatant.

Ah ! je le savais bien, qu’on m’accuserait ici de quelque lâche intention !

LA MARQUISE.

Prouvez que ce serait injuste.

CAROLINE.

Il faut que je prouve… quoi donc ? Ah ! tenez, madame, je comprends. Vous voulez que le chagrin de M. de Villemer lui vienne de moi, de moi seule, n’est-il pas vrai ? Eh bien, dites-lui, dites à vos deux fils que je ne leur pardonnerai jamais l’indigne situation où ils me placent vis-à-vis de vous.

LA MARQUISE.

Mademoiselle de Saint-Geneix, j’ai le droit de voir clair tout au fond de votre cœur. Je peux encore m’intéresser à vous, vous protéger, vous défendre… vous satisfaire peut-être.

CAROLINE.

Est-ce que je vous demande quelque chose, moi ?

LA MARQUISE.

Ah !… Assez, mademoiselle de Saint-Geneix ; je veux savoir vos vrais sentiments, je les saurai. (Elle sonne.) Allez