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enfant, ce lien entre vous ? Le beau rêve ! Pauvre honnête fille, et votre réputation ?

CAROLINE, se levant.

Monsieur le duc, elle m’appartient, puisque j’ai su la conserver intacte ! J’ai le droit de la sacrifier.

Elle s’éloigne à gauche.
URBAIN.

Caroline !…

LE DUC.

Tu vois comme elle t’aime ! généreuse enfant ! Mais vous faites un pareil sacrifice, et vous espérez ne pas le rendre fou, lui qui en serait l’objet ? Allons, allons, vous êtes une sainte, mais vous ne savez pas où les entreprises trop sublimes mènent les grands cœurs ; je ne veux pas de ça, pour vous ni pour lui ! je ne veux pas que, pouvant être heureux et honorés au grand jour, vous vous exposiez à pleurer… peut-être à rougir dans l’ombre. Qu’est-ce qu’il faut pour que vous épousiez mon frère ? Une chose bien simple, c’est que ma mère vous ouvre ses bras en vous disant : « Ma fille, je t’en prie ! » Eh bien, elle vous le dira, et pas plus tard que dans un moment, car la voici avec ma chère fiancée, qui nous aidera à vous persuader tous les deux.




Scène VI


Les mêmes, LA MARQUISE, DIANE,


LA MARQUISE, venant de la galerie avec Diane, à qui elle donne le bras.

Eh bien, il faut que nous vous cherchions, mes enfants ? Ah ! vous annonciez à Caroline… Chère petite, elle partage notre bonheur !

Elle lui tend les bras.
LE DUC, à Caroline.

Vous voyez !