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Geneix, je viens fumer ici, moi… Je ne vous voyais pas !

CAROLINE, qui vient de s’asseoir près du bureau.

Fumez, fumez, monsieur le duc.

LE DUC.

Non, mon cigare ne vaut rien. (Il le jette par la croisée à droite et revient s’appuyer sur le dos de la chaise de Caroline.) Est-ce que je vous dérange ?

CAROLINE, se levant et remontant au fond à droite.

Pas du tout, monsieur le duc.

LE DUC, la suivant.

Vous m’appellerez donc toujours monsieur le duc ?… À la campagne !

CAROLINE.

Comment vous appellerais-je ?

LE DUC.

Dame ! je ne sais pas, moi !… Monsieur… monsieur…

CAROLINE, retournant au bureau.

Ne cherchez pas, vous ne trouverez rien ; à Séval comme à Paris, vous êtes monsieur le duc. Elle remonte à gauche.

LE DUC.

C’est juste, au fait ! (Il va près d’elle.) C’est bien gentil, la campagne, n’est-ce pas ?

CAROLINE.

C’est ravissant ; vous ne profitez pas de cette belle soirée ? Elle va pour s’asseoir au bureau, elle y trouve le duc assis.

LE DUC.

Non, il fait trop chaud, et puis le soleil vous crève les yeux. Vous autres femmes, vous avez des ombrelles ; nous, on nous les fait porter… à l’ombre. Or, comme ça ne m’amuse pas de servir de page à madame d’Arglade, je venais… (Il lui ôte des mains le registre qu’elle consulte, et l’attire à lui, en posant les coudes dessus.) Nous a-t-elle fabriqué assez d’histoires pendant le dîner !