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DUNIÈRES.

Moi, je veux que vous me conduisiez chez votre frère.… II est vrai qu’il ne voudra peut-être pas se montrer ; croyez-vous qu’il se doute… ?

LE DUC.

Je crois qu’il devine et qu’il se défend ; mais, si votre pupille est jolie… Est-elle jolie ?

DUNIÈRES.

Pas mal.

LE DUC.

Pas mal ? Mais savez-vous que je l’ai connue toute petite dans le Midi ? C’était un vrai chérubin…

DUNIÈRES.

Elle est bien changée.

LE DUC.

Vraiment ?

DUNIÈRES.

Oui, elle est grandie.

LE DUC.

Voilà tout ? Vous m’avez fait peur ; mais si ce n’est que ça ! (Sérieux.) Pourtant, j’ai une autre inquiétude : il paraît qu’elle est très-riche ?

DUNIÈRES.

Vous trouvez que c’est un défaut ?

LE DUC.

C’est que… j’ai un secret à vous dire, moi ! un secret dont ma mère ne se doute pas… Voyons, mademoiselle Diane est très-riche, très-riche ?

DUNIÈRES.

Eh ! oui ; plus que votre frère, qui a pourtant…

LE DUC.

Sacrebleu ! mon frère n’a plus rien.

DUNIÈRES.

Eh bien, et sa fortune ?

LE DUC.

Je l’ai mangée !