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HENRI, se levant.

Oh ! oui, parlons de ça ! Je n’ai guère appris et je n’ai rien retenu. Mais c’est la faute à Françoise.

LE DOCTEUR.

Ah bah ! comment ça ?…

HENRI.

Parce qu’elle apprenait tout à ma place ! Quand j’ai vu qu’elle s’en tirait si bien, je lui ai laissé le soin de tout retenir ; de telle sorte…

LE DOCTEUR.

N’exagérons rien : Françoise est une bonne et excellente fille…




Scène X


HENRI, LE DOCTEUR, FRANÇOISE, LA HYONNAIS.


FRANÇOISE.

Ah ! vous parlez de Françoise ; j’ai entendu mon nom ! Eh bien, quel mal disiez-vous de moi, ingrats, pendant que j’avais la charité de vous faire servir le déjeuner ? (Voyant la Hyonnais ; un peu intimidée.) Ah ! pardon, monsieur, je vous croyais… je… (Gaiement et naturellement.) Je parle trop haut, n’est-ce pas, et vous devez craindre le bruit. Faites-nous taire, en attendant que mon père vous guérisse.

LA HYONNAIS.

Il me semble que je suis déjà mieux, mademoiselle, car j’ai la foi. (À part.) Sa voix est sympathique et son regard pur comme le ciel.

HENRI.

Vous voulez savoir ce que nous disions de vous, Françoise ? Eh bien, votre père disait d’un petit air horriblement fat : « C’est une bonne personne ! »

FRANÇOISE.

Comme c’est difficile, d’être bonne, avec lui !