Va toujours ! tu t’en es bien repentie, hein ? de m’avoir tant aimé !
Eh bien, voilà ce qui te trompe… Je suis très-contente de mon sort !
Oui ! parce que tu crois m’avoir soumis, dominé… Pst !
Non ! mais je t’ai sauvé de toi-même !
Et de mes créanciers… C’est vrai !
Fi ! je ne parle jamais de ça ! Mais, si tu es devenu sage, c’est grâce à moi !
Ah ! comment ça, dis ?
Tu veux que je livre mon secret ? C’est bien simple ! Je me suis attachée à satisfaire tes bons instincts, et à te faire oublier les mauvais. Tu aimais l’élégance dans le bien-être, j’ai voulu te faire un intérieur où tu fusses mieux que partout ailleurs. Tu as l’intelligence claire et des idées larges ; je t’ai fait acquérir, par une vie régulière, la considération, le crédit que tu méritais d’avoir. Tu es sensible, bon, au point de ne pouvoir envisager la souffrance ; il n’y a plus de malheureux autour de toi. Enfin, tu adorais ton fils, j’ai tâché de lui procurer une belle éducation et de lui assurer un bel avenir.
C’est vrai ! c’est vrai, ma chère amie !… Je l’aimais passionnément, mais aveuglément, ce fils unique ; je l’eusse gâté, tu as su l’aimer sagement. Mon Dieu ! je ne suis pas ingrat ! je sais bien tout ce que nous te devons, lui et moi ! Mais laisse-moi te dire tes erreurs et tes torts… Tu exiges trop de nous ! tu nous veux parfaits comme toi-même ! ce n’est pas