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la foulez aux pieds !… Vous espérez me guérir en m’humiliant !

DES AUBIERS.

Eh non ! eh non ! ce n’est pas là son intention, que diable !

CYPRIEN, exalté.

Laissez, mon père ! laissez-la dire ! madame veut que je sois blessé… eh bien, je le suis ! Qu’elle triomphe ! La leçon est dure et telle qu’elle la sait donner ; mais j’en profiterai à ma manière. Personne ne pourra plus soupçonner la femme que j’aime.

MARGUERITE.

Tu aimes une fille sans cœur.

CYPRIEN, avec douleur.

Eh bien, quand cela serait, qu’importe, madame ? L’enfant que vous avez élevé dans des idées arrêtées a profité de vos leçons. Il est persévérant, lui aussi, et plus on froissera le sentiment qu’il subit, moins il voudra le combattre en lui-même… — Anna, puisqu’Anna il y a… mon Dieu ! je ne croyais pas devoir laisser parler d’elle comme de la première venue !… Anna sortira de chez M. de Luny, et, si elle est à moi, vous direz que je suis égaré, si bon vous semble ; mais vous n’aurez pas le droit de me croire avili !

MARGUERITE.

Tu t’en vas là-dessus ?

CYPRIEN.

Oui !

MARGUERITE.

Tu ne sors toujours pas à présent, j’ai ta parole ! Dans une heure, tu seras plus calme.

CYPRIEN, à part.

Ma parole ! est-ce que je l’ai donnée ?

Il sort.