Scène VIII
Eh bien ! eh bien ! vous vous disputez, vous deux ?
Mon père, on me traite ici comme quand j’avais dix ans. On oublie que je suis homme ! On me défend de sortir quand je veux, quand je dois sortir !
Eh bien, pourquoi es-tu si enfant que de prendre ça au sérieux, monsieur l’homme ? — Ris, baise la main de ta petite mère, et sauve-toi !
Cette plaisanterie-là serait une insulte ! il ne la fera pas.
Vous savez que je ne veux jamais oublier ce que je vous dois… Mais, vraiment, vous abusez aujourd’hui de la situation que m’ont faite vos soins et vos bienfaits,
Si tu le prends ainsi, va ! je payerai tes sottises, je réparerai tes fautes… si je peux !… C’est là mon rôle apparemment ! Mais les chagrins que tu vas chercher, je n’y pourrai rien. Ça t’est bien égal, n’est-ce pas, que j’en souffre ? Eh bien, ça m’est égal aussi : on est au monde pour souffrir… Mais ton père ?
Son père ! son père voudrait bien savoir de quoi il s’agit, avant de s’arracher les cheveux !
Demandez-lui où il va : c’est à lui de répondre.
Ah çà ! c’est cet imbécile de Louisot qui vous a dit ça !