Scène VIII
Que voulez-vous, sire Roland, et pourquoi quittez-vous la chasse ?
Monsieur le page, je… je vous cherchais ! et ma surprise est grande de rencontrer ici…
Monsieur, vous savez garder un secret, j’imagine. Je viens remplir, de la part de mon père, une mission auprès de mon oncle.
Il suffit, madame. Dois-je avertir le duc ?…
Oui, allez… Attendez !… restez ! (Bas, à Célia.) Croirais-tu qu’il ne me reconnaît pas ? Je suis donc bien déguisée, bien méconnaissable ?
C’est par discrétion, sans doute, qu’il fait semblant… Laisse-moi l’interroger. (À Roland.) Êtes-vous banni, monsieur, que nous vous rencontrons dans cette forêt ?
Je me suis banni moi-même. Voyant que j’avais déplu au maître, et me sachant menacé d’ailleurs… Permettez-moi de taire mes infortunes et de n’accuser personne.
On doit vous savoir gré de cette réserve ; mais peut-on, sans indiscrétion, vous demander si vous n’avez pas quelque peine de cœur qui vous rend l’exil amer ?