Rien qui vaille : les rêves sont une divagation ; et pourtant vous n’étiez pas plus folle en songe que dans la réalité. (Célia fait la révérence.) Mais où allez-vous ainsi, toute seule ? Est-ce pour cueillir et gâter ces pauvres violettes, que vous vous exposez… ? N’avez-vous point, rencontré votre cousine ?
Non ! j’aurai pris un autre chemin. Ne la voyant pas revenir, je me suis inquiétée, impatientée un peu… Savez-vous si son père consent à me recevoir ?
J’en doute… et, après tout, je l’ignore !
Et, après tout, cela vous est indifférent !
Eh bien, vous vous établissez là, quand Rosalinde…
Je suis fatiguée.
Alors, je vais lui dire où vous êtes.
Vous me quittez ?
Je vous laisse en compagnie de ce ruisseau tranquille, où vous pourrez contempler ce que, en qualité de femme, vous considérez comme la merveille du monde : votre propre image.
Ainsi, chevalier discourtois, vous m’abandonnez ici, sans crainte des loups ou des voleurs ?
Les bandits et les loups, pauvre fille, ne sont peut-être pas si redoutables que les pensées de ton propre esprit et les désirs de ton propre cœur.