l’envie. Ici, nous n’avons à subir que la peine infligée à notre premier père, le changement des saisons et la nécessité de devoir notre nourriture aux fatigues de la chasse ; mais, brûlé par le soleil ou surpris par la tempête, je souris parfois en me disant : « Il n’y a point ici de flatteurs, car voilà des conseillers qui me font sentir qu’un prince est un homme, et un homme est bien peu de chose !… » Mais pourquoi pleures-tu, mon enfant ? car je sens tes larmes sur mes mains ! Mon sort t’effraye, et tu regrettes d’être venu le partager ?
Ah ! je veux vivre près de vous, monseigneur ; ne me renvoyez pas !
Gardez-le près de vous ; il vous servira bien.
J’y consens ; mais qu’il me dise son nom et me montre son visage.
Ah ! mon père ! c’est moi !
Ma fille, ma Rosalinde ! sous ce déguisement !
La crainte de vous surprendre trop vite me l’avait fait prendre en voyage, et je n’ai pas su me faire deviner peu à peu.
Que tu es belle ainsi ! Tu me rappelles les fils que j’ai perdus ! Oh ! béni soit le jour où tu m’es rendue ! Chers compagnons, permettez-nous d’épancher nos cœurs ; et vous qui partagez ma joie, réjouissez de vos gais propos ou de vos chansons capricieuses les échos de l’antique forêt !
Il remonte au fond avec sa fille, qui se met à ses genoux, les mains