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raît qu’en dépit des querelles de famille, ces deux bonnes filles s’aiment tendrement à la vue de tout le monde.

ROLAND.

Je la verrai donc !… Je suis honteux d’être si mal vêtu ! L’avarice de mon frère Olivier…

ADAM, regardant au fond, à gauche.

Messire Olivier… Il vient justement par ici ! Ah ! pour vous y avoir amené, je serai repris et maltraité, moi !

ROLAND, l’entraînant vers la droite.

Eh bien, éloigne-toi, mon ami ! Je dirai que je suis venu seul. Vite, vite ! avant qu’il te voie !…

ADAM, s’éloignant.

Je crains sa colère contre vous… Je ne me tiendrai pas loin.

Il sort par la droite.
ROLAND, à part.

Oh ! moi, je ne le crains pas, monsieur mon frère !




Scène II


ROLAND, assis sur les degrés de l’estrade ; puis OLIVIER, JACQUES et ADAM.


OLIVIER, tenant par la gauche, derrière la barrière.

Eh bien, monsieur, que faites-vous ici ?

ROLAND.

Ce que vous m’avez enseigné : rien !

OLIVIER.

Ne rien faire, c’est faire le mal.

ROLAND.

Oh ! vous avez raison ! Qui ne fait rien détruit quelque chose, et l’oisiveté à laquelle vous me condamnez vous aide à effacer en moi l’ouvrage de Dieu !

OLIVIER.

Monsieur, savez-vous où vous êtes ?