Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/102

Cette page n’a pas encore été corrigée

n’ai jamais pris mon parti sur son abandon ! Non, Henri ! pas un jour, pas une heure ! (À son père.) Que m’importent ses faiblesses, ses préjugés ou ses torts ?… C’est lui ! tout est excusé, du moment que c’est lui ! N’est-ce pas ainsi depuis que j’existe ?… n’ai-je pas toujours tout accepté de sa part ?… Oui !… c’est mon souci, c’est mon tourment, c’est mon enfant, à moi ! Dût-il briser cent fois mon cœur, j’ai pris l’habitude Je souffrir pour lui. J’ai besoin de cela peut-être, et je crois que, le jour où je ne pourrais plus mettre un peu de bonheur dans sa vie, je ne saurais plus que faire de la mienne !

LE DOCTEUR.

Mon Dieu ! pourquoi lui dis-tu cela, ma fille ? est-ce qu’il renonce… ? (À Henri.) Réponds ! réponds donc !

HENRI, comme égaré.

Répondre à quoi ?

LE DOCTEUR.

Je veux savoir ce qui s’est passé entre toi et M. Dubuisson, ce qu’il refuse de me dire !

HENRI, sortant comme d’un rêve.

Ce qui s’est passé !… Quoi ? que s’est-il passé ?

LE DOCTEUR.

Tu hésites ?… C’est donc vrai, ce qu’on dit dans le bal !

FRANÇOISE.

Quoi donc ?

LE DOCTEUR.

Qu’ils sont d’accord et qu’il ne peut plus reculer ; que le mariage est résolu !

M. et madame Dubuisson entrent.
FRANÇOISE.

Résolu ?