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tel !… Ah ! ra va mieux à la Roche-Mauprat que du temps de vos oncles !… Dieu leur fasse paix ! (À part.) Ce feu…, c’est drôle, tout de même.

BERNARD.

C’est bon, maître Tourny ; ayez l’obligeance de me procurer un cheval tout de suite.

TOURNY.

Vous aurez ça avant qu’il soit un petit quart d’heure. Ma propre vraie jument ! On court la chercher au pacage.

BERNARD.

Bien, bien ! Parlez-moi de Sainte-Sévère. Vous dites que mon oncle… ?

TOURNY.

Ah ! ma fine, M. le chevalier a passé la septantaine ; mais ça ne l’empêche pas d’être encore vert, oui-da ! Il se promène de temps en temps dans sa voiture, avec la demoiselle, du côté de par ici, d’autant mieux qu’ils ont fait arranger la route ; ce qui est bien agréable à leurs bêtes et aux nôtres.

BERNARD.

Ah ! ils viennent par ici ?

TOURNY.

Pas souvent ! à ce qui paraît que la demoiselle ne s’y plaît point ; mais, tout de même, elle y est venue, pas plus tard que la semaine passée, et je m’imaginais bien qu’elle y viendrait encore aujourd’hui.

BERNARD.

Aujourd’hui ?…

TOURNY.

Oui, parce qu’on disait comme ça qu’ils s’en allaient en visite chez la dame de Rochemaure, et je me disais, moi, qu’en revenant, comme elle sait que ma mère est malade, et qu’elle est grandement charitable… Mais voilà la nuit, et ils doivent être retournés à Sainte-Sévère, par le chemin de la tour Gazeau.

BERNARD, à part.

J’aurais pu la trouver ici… Ici ! non ! ce n’est pas ici que je veux la revoir !