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M. DE LA MARCHE.

Déjà ? L’intention de mademoiselle de Mauprat est-elle que les choses se passent d’une façon si nouvelle ?

EDMÉE.

Non, certes, monsieur ; croyez bien…

BERNARD.

Croyez bien que je ne me laisserai pas jouer ! Monsieur, j’ai des droits sur cette femme : si vous en avez aussi, le sort des armes décidera de qui elle doit rester veuve.

EDMÉE.

Oh ! quelle démence, mon Dieu ! quel outrage !

M. DE LA MARCHE.

Si c’est de la démence, en effet… Si c’est un outrage, Edmée, dites donc un mot qui m’autorise…

BERNARD.

Allons, Edmée, prononcez-vous ! choisissez votre champion. À qui de nous deux avez-vous fait, à la Roche-Mauprat, un serment terrible, sur votre salut éternel, sur l’âme de votre mère ?

M. DE LA MARCHE.

À la Roche-Mauprat ? Parlez, Edmée ! c’est une calomnie, vous n’avez jamais franchi le seuil de ce lieu infâme ?… Dieu ! elle ne répond pas !

BERNARD.

Doutez de mes droits, si bon vous semble : moi, je les maintiens.

M. DE LA MARCHE.

Adieu, mademoiselle de Mauprat ; recevez quand même l’hommage de mon respect.

EDMÉE.

Oui, monsieur, je l’accepte, parce que j’en suis toujours digne.

BERNARD, marchant sur lui.

Monsieur, je ne vous tiens pas quitte !