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MARCASSE, rêveur.

Bernard, bien jeune ! Le vieux Patience… (touchant son front), jeune aussi.




Scène II


M. AUBERT, EDMÉE, MARCASSE, LE CHEVALIER, BERNARD.


Bernard, vêtu à la mode des philosophes amateurs de l’époque : les cheveux sans poudre, une tenue sévère, un peu puritaine, mais on sent la coquetterie de la jeunesse et le goût du luxe cachés sous cette affectation.


LE CHEVALIER, qui donne le bras à Bernard.

Tiens, asseyons-nous ici… je me sens fatigué… et tu me fais égosiller ! Tu m’irrites ! l’éducation t’a rendu pire que tu n’étais…

BERNARD.

Pourquoi m’avoir arraché à ma vie sauvage ? Mes instincts vous froissaient, et, à présent, ce sont mes idées… Ah ! vous êtes assez vengé… vous n’êtes pas le seul ici qui soit irrité et malheureux !

LE CHEVALIER.

Qu’est-ce à dire ?

EDMÉE, qui a parlé avec Marcasse, au fond.

Marcasse, venez saluer mon père. Il a toujours du plaisir à vous voir.

LE CHEVALIER, assis, levant son chapeau et souriant.

Don Marcasse ? Mais certainement ! un honnête homme, un vieux ami de ma maison !

MARCASSE, en regardant Edmée.

Reconnaissant !

LE CHEVALIER, à Marcasse.

Ah çà ! mon ami, il y a un temps infini qu’on ne vous a vu ! vous voyagez toujours ?