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EDMÉE, bas.

Avancez un siège à mon père… et restez.

Bernard obéit machinalement.
LE CHEVALIER, s’asseyant près de la table.

Ah çà ! vous vous disputiez ? Ma fille, monsieur Aubert, rendez-moi compte de la conduite de ce gaillard-là.

EDMÉE.

Pas maintenant, si vous le permettez, mon père. Il n’est pas traitable !

LE CHEVALIER, prenant Bernard par l’oreille.

Oh ! que je saurai bien le traiter, moi ! Voyons, comment a-t-il étudié, ce matin ?

BERNARD.

Plus mal que jamais, mon oncle ; et, si vous m’en croyez…

LE CHEVALIER.

Allons, allons, ne jetons pas le manche après la cognée ; on ne peut pas contraindre l’esprit ; il faut d’abord persuader le cœur ; ça viendra ! J’ai quelque chose d’important à vous dire. (À M. Aubert.) Restez, mon bon ami, vous êtes de la famille. (À Bernard.) Ce n’est pas du latin que je veux te servir ; je n’en sais guère plus que toi : je parle à ton âme, à ta conscience.

BERNARD, qui, moitié résistant, moitié jouant, s’est peu à peu agenouillé près de lui.

Dites tout ce que vous voudrez !… Eh ! mon Dieu, je ne suis pas si mauvais qu’on croit.

SAINT-JEAN.

C’est M. le comte de la Marche… Je l’amène ici.

Bernard se relève.
LE CHEVALIER, se levant pour aller au-devant de M. de la Marche.

Fort bien !

BERNARD, à Edmée, pendant que le chevalier et M. de la Marche échangeant quelques mots.

Il va donc venir tous les jours, à présent ?