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vif, mais je ne suis pas méchant ; qu’il dise qu’il en a du regret, et je n’y pense plus.

Il va trouver son fils dans le fond.
FAVILLA, sévèrement.

Est-ce la vérité, Anselme ?

ANSELME, regardant Keller avec intention.

Oui, certes, mon père ! J’ai beaucoup de regret… de n’avoir pas témoigné à M. Keller (Keller descend en s’entendant nommer) les sentiments que je lui porte ; mais je compte, pour m’en acquitter, sur une meilleure occasion que le moment où nous sommes.

Keller, ne comprenant pas le sens, a l’air satisfait et remonte vers son fils.
FAVILLA.

C’est-à-dire que vous persistez à exiger une réparation que je condamne et que je vous interdis ! Un duel pour votre mère ! Malheureux enfant ! vous faites-vous, de son honneur et du mien, une idée si vulgaire, que vous le croyiez entaché… (baissant la voix pour qu’Ucrman n’entende pas) par une mauvaise pensée ou par une sotte parole ?

KELLER, qui s’est rapproché de Favilla, un peu en arrière.

Hein ?

FAVILLA, à Anselme.

Laissez-moi le soin d’une explication où toute violence de notre part serait comme l’aveu indigne et mensonger de la faiblesse de notre cause. (Haut et pour que Herman l’entende.) Retirez-vous en me jurant sur votre honneur d’attendre mes ordres pour donner suite à cette querelle… Vous hésitez ? Je le veux, mon fils !

ANSELME, s’inclinant et sortant par le fond.

Je le jure, mon père…

KELLER, à Herman.

Et toi aussi, au moins !

HERMAN, lui montrant Anselme.

Sa parole vous répond de la mienne.