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n’ai pas peur de vos grands airs, moi ! Mais je ne me bats pas pour si peu ; et, puisque vous riez de ma seigneurie, je vous dirai, moi, que ce n’est pas la coutume des gentilshommes d’accepter comme cela le défi du premier venu !

Herman paraît.
ANSELME.

Alors, le premier venu a le droit de… ?

Il lève la main sur Keller, Herman s’élance entre eux.




Scène VI


Les Mêmes, HERMAN, puis FAVILLA.


HERMAN.

Arrêtez, monsieur, je suis à vos ordres !

KELLER, le repoussant.

Toi ? Allons donc ! de quoi te mêles-tu ? Va-t’en au diable ! laisse-nous.

HERMAN, résistant.

Non, mon Père, non ! Cette fois, je ne vous obéirai pas ! C’est à moi de repousser une agression…

KELLER, même jeu.

Je la repousserai bien moi-même, sois tranquille ; car je vois que tout ça est une intrigue pour te faire épouser…

HERMAN, vivement.

Oh ! mon père…

KELLER, hors de lui, renvoyant son fils, qui descend à la droite d’Anselme.

Oui ! j’ai été trop bon, trop simple, et je m’en lasse, à la fin ! C’est à nous deux, monsieur ! et, puisque vous croyez m’effrayer…

ANSELME.

C’est bien, monsieur, pas de bruit : nous nous reverrons tout à l’heure.

HERMAN.

Anselme ! il est impossible que ce ne soit pas une méprise,