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MARIANNE, surprise.

De moi ?…

KELLER, embarrassé.

De… vous autres !… Je ne m’ennuie pas mal ici, moi, et votre compagnie ne me ruine pas ; vous y mettez une discrétion… et je m’attache à vous d’une manière… étonnante !… Allons !… ça ne peut pas vous fâcher.

MARIANNE, se levant.

Loin de là, monsieur ; nous sommes reconnaissants de vos bontés…

KELLER.

Eh bien, alors, sapristi !… je ne peux pas… vous ne pouvez pas trouver mauvais que… et puis… enfin… Mais c’est égal, vous voyez bien que… moi, ma foi, j’en perds la tête… Oui, croyez bien que… il y a des sentiments qui… des sentiments… (Il lui baise la main ; à part, en s’en allant.) Ah ! ça n’est pas trop mal tourné !




Scène XI


MARIANNE, puis FAVILLA.


MARIANNE.

Est-ce que je comprends ?… est-ce une déclaration ? Oui !… Ah ! mon Dieu, j’aurais dû comprendre plus vite et plus tôt peut-être ! Mais comment pouvais-je songer à cela, moi ? — Allons, oui ! je n’étais pas assez malheureuse, apparemment, il me fallait encore être insultée. (Voyant entrer Favilla.) Et lui !… Pour sauver sa dignité, il faut le faire souffrir, il faut l’arracher d’ici !

FAVILLA, venant s’asseoir à gauche de la table.

Ah ! Marianne ! je suis en colère, très en colère !

MARIANNE.

Toi ?

FAVILLA.

Eh bien, oui, moi ! On se lasse d’être bon, à la fin !