Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/248

Cette page n’a pas encore été corrigée

FAVILLA, absorbé.

Mourir avant moi ! Ah ! c’est le seul chagrin qu’il m’ait jamais causé.




Scène IV


Les Mêmes, FRANTZ, venant du fond.


FRANTZ.

Ah ! il est ici ! Maître, ces dames vous cherchent.

FAVILLA.

Ma femme ? ma fille ? Eh bien, je suis là ; qu’elles viennent !

FRANTZ, l’attirant doucement et faisant des signes à Herman et à Keller.
Elles veulent vous consulter… Venez, venez !
FAVILLA.

Non ! elles ne veulent pas me laisser ici ! elles croient que j’y souffre trop ! C’est le contraire ; je suis plus courageux, plus calme, en présence… (Keller, impatienté, tourmente le grand fauteuil sur lequel il s’était appuyé ; Favilla s’en aperçoit, et s’élance vers lui.) Keller, ne touchez pas à ce fauteuil, je vous en prie ! ne vous y asseyez jamais, je vous le défends…

KELLER, étonné et comme subjugué, s’éloigne du fauteuil.

Parce que ?…

FRANTZ, à Favilla.

La signora vous attend,

FAVILLA, à Frantz, qui lui donne sa canne et son chapeau.

Allons, tu me tourmentes, tu me gouvernes aussi, moi ?

FRANTZ.

Oui, mon bon maître ! venez !

KELLER.

Son maille ?

FAVILLA.

Pardon, monsieur Keller, je reviens ! Au revoir !…

Il sort. Frantz le suit jusqu’à la porte et revient sur l’appel de Keller.