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GÉRARD, lui montrant Rita.

Il me semble que le moyen est tout trouvé. Si vous voulez que le dépit sèche les larmes, partez avec…

FLAMINIO.

Ce moyen-là est mauvais, c’est un mensonge.

GÉRARD.

Quand il n’y a qu’un seul moyen, il est toujours bon.

FLAMINIO.

C’est donc le seul ?

GÉRARD.

Cherchez-en un autre qui ne laisse pas la porte ouverte au retour, et qui, par conséquent, ne soit pas une lâcheté.

FLAMINIO.

Une lâcheté !… qu’elle me reprocherait un jour ! Allons ! mieux vaut passer pour un libertin stupide que pour un vil intrigant ! (À Rita.) Viens, partons ! Je ne veux pas rentrer ici ! je sens que j’y laisserais mon honneur ou ma vie !

RITA, à Flaminio.

Où allons-nous ?

FLAMINIO.

Dans ton pays, d’abord.

RITA.

Pour nous marier ?

FLAMINIO.

Non, Rita ! je suis marié, moi.

RITA.

Toi ? Tu te moques ! avec qui donc ?

FLAMINIO.

Avec dame Philosophie : une très-grande dame que tu ne connais pas. Adieu, Gérard, merci ! (À Rita.) Qu’est-ce que tu cherches ? Ah ! ton instrument de bal ? (Il le prend.) Il est comme moi, va, aplati, brisé ! (Il le secoue.) Mais il pourra résonner encore, avec un peu de courage et de bonne volonté ! (Imitant Sarah d’une manière fébrile.) « C’est joli, cela ! c’est un souvenir ?… » Oui, milady : je veux le garder,… puisqu’il faut que je vende celui-ci (il montre la figurine), qui me rappellerait