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gleterre ! Ah ! il faudrait pouvoir fuir ! (On frappe au fond.) Entrez !




Scène II


FLAMINIO, GÉRARD, LE DUC.


FLAMINIO.

Ah ! Gérard, bonjour ! Bonjour, duc ! c’est bien aimable à vous deux, de venir me voir.

LE DUC, regardant la figurine sur la table.

Nous voulions causer avec toi. Mais dis-nous un peu d’abord ce que lu fais . Que diable est cela ?

FLAMINIO.

Est-ce que ça se demande ? C’est un pêcheur napolitain.

GÉRARD, regardant aussi la figurine.

C’est très-joli. C’est une maquette ? un objet d’art ?

FLAMINIO.

Pas du tout, mon ami, c’est un objet de commerce, un modèle de jouet d’enfant. C’est deux cents francs que j’aurai tout à l’heure. Tenez, ça remue, ça danse ! Voulez-vous voir ?

GÉRARD.

Non, merci ! ça n’est plus drôle ! Je ne peux pas m’empêcher de regretter…

FLAMINIO.

Bah ! parce que vous avez le préjugé de la gloire, vous ! Moi, je m’amuse et je m’occupe sans ça. Je ne trouve pas indigne de moi d’imaginer de jolies choses pour les enfants. Qu’y a-t-il de trop beau pour le plus bel âge de la vie ? Mais j’aime aussi à travailler pour les gens de goût sans fortune. Tenez, la semaine passée, j’ai inventé le vase étrusque à cent sous pièce.

Il lui montre un petit modèle en terre cuite.
GÉRARD.

Cela, c’est charmant, par exemple ! c’est copié sur des originaux ?